j’aimerais résoudre mon problème avec la photographie : toutes les photos que je prends sont mentales. Je rêve de ces appareils photo silencieux et invisibles des espions de films noirs. La photographie tantôt écrase le vivant, tantôt le pointe comme une égratignure dans la réalité même, car un instant saisi devient mémorable comme un exemple. Car un visage unique devient universel ou symbolique, car un paysage demeure tandis qu’il s’éteint ou se transforme.
8.6.10
Sophie Coiffier
j’aimerais résoudre mon problème avec la photographie : toutes les photos que je prends sont mentales. Je rêve de ces appareils photo silencieux et invisibles des espions de films noirs. La photographie tantôt écrase le vivant, tantôt le pointe comme une égratignure dans la réalité même, car un instant saisi devient mémorable comme un exemple. Car un visage unique devient universel ou symbolique, car un paysage demeure tandis qu’il s’éteint ou se transforme.
14.6.09
Vivian Lofiego
5.6.09
Derek Munn
30.5.09
Danielle Lambert
Enfance en Lorraine, entourée de ces corps d'acier qui deviendraient corps instables puis démesurément absents.
Contributions (BD, critiques, poésies) au fanzine Le Lorgnon.
Arrivée à Paris, parutions dans Le Mensuel Littéraire et Poétique, la revue de poésie Petite créée par Florence Pazzottu, Christiane Veschambre et feu l'ami Thierry Trani, Les Moments Littéraires, Contre-Allées, Décharge, La Maison Bleue, Comme en Poésie. En 2003, poèmes et proses rassemblés dans le recueil "Charité Désordonnée" aux Editions Nomad's Land qui met la clef sous la porte.
L'écriture glisse de la poésie vers la prose, poétique peut-être, brève certainement, jusque dans les pages de la revue Rue Saint Ambroise.
II
Dans cette photo, toute la matrice de l'enfance, l'humus de l'écrit. Lorraine qui ferraille avec son passé, odeurs de rouille et de terre mouillée, géants déchus qui pourtant veillaient jour et nuit. Un jour, la neige sur les hauts fourneaux. Vécue comme une ascèse, la langue a recherché l'absence à travers l'impalpable, la vérité à travers la densité.
III
Comme un frère qui cherche à vivre au plus près la destruction du haut fourneau de notre enfance, l'écriture ferraille, creuse, aiguise, dans la rage lente de la recherche du mot juste, qu'elle débusque parfois. Beaucoup de recherches poétiques, quelques parutions. Puis l'écriture s'allonge, reprend son souffle, se fait prose. Tiraillée par son passé, une terre rouillée et rayée de la carte reste un appel, le fragment d'une absence essentielle qui fait corps dans l'écrit.
Fabienne Lambard
Marianne Brunschwig
Ah l'équilibre!... Je n'en ai aucun. J'ai les pieds grands et plats et je tombe beaucoup. Je me relève et je retombe. Un rythme.
Je ne peux me passer d'écrire : les lignes m'autorisent à m'accrocher, à m'envoler, à retomber. Sans m'écraser.
La nouvelle, pas plus long, c'est un saut. C'est un risque. Ca fait peur. J'aime cette peur.
Chris Simon
Elle n'avait mis qu'une jambe à échaper et il en fallait deux pour s'échapper vraiment. Le mot amputé ; elle ne pouvait plus doubler la lettre ou mettre une jambe devant l'autre et avancer. Elle vacillait, faisait un interminable sur place. Putain d'histoires de jambes qui se pointaient parfois deux par deux et sans prévenir !
Elle tombait sur escapade, se relevait.
Escapade n’avait qu’une jambe, c'était une échappatoire de courte durée qu'on pouvait faire à cloche-pied, pour une heure, pour le fun... elle s'escapaderait donc!
24.11.08
Françoise Cohen
L'homme que j'aime a pris cette photo dans un lieu de rêve aux Baléares. J'y allais en vacances avec mes parents, lorsque j'étais enfant (il y a… assez longtemps).
- Mis à part les souvenirs et les pèlerinages nostalgiques, avez-vous autre chose à déclarer ?
- "L'important, c'est la rose…" L'important, c'est la joie de vivre, mes filles, l'amour et l'amitié, les livres, la musique, l'Art… et tout le reste est littérature.
Cendrine Dumatin
Photo 37 : exemple d’écrivaine en période d’incubation. Le stylo est dissimulé mais à portée de main, pour le cas où.
Diego Vecchio
Je suis né à Buenos Aires.
Enfant, j’ai eu la rougeole, la scarlatine et les oreillons.
À l’école, j’attrapais des poux.
À huit ans, victime d’angines et de rhumes, on m’a extirpé amygdales et adénoïdes.
Adolescent, en sport, je me suis cassé l’humérus.
Sans m’en apercevoir, je suis devenu myope et astigmate.
Je suis arrivé à Paris en 1992 et j’ai attrapé des maladies que je n’aurais jamais eues en Argentine, comme la fièvre de Malte. (Resté en Argentine, j’aurais contracté des maladies inconnues des Français).
A trente trois ans, j’ai commencé à écrire un livre, Microbes.
L’hypocondrie est une des formes les plus puissantes de l’imagination.
Pierre Favory
Ma nouvelle, Neuf et sept font seize, est un texte qui a été conçu pour être exposé accompagné de deux photographies dont l’une me représentait en homme du XIX ème siècle, la voici. Cette manière de faire mon portrait, quelque peu masquée, pourrait aussi s’appliquer à mon souhait d’écrire avec une certaine retenue, de sous -écrire, afin que le texte se découvre plutôt qu’il ne s’impose.
Luc-Michel Fouassier
C'est moi. Ou plutôt, c'est cinq fois moi devrais-je dire. Les grandes étapes de ma vie.
En barboteuse, rose parce qu'en principe je devais m'appeler Isabelle.
Avec mes petites lunettes. Ô temps béni du cours préparatoire où il m'arrivait de les oublier pour venir en classe. Risquerait pas de se produire maintenant.
Mon adolescence rebelle. No future et les garçons bouchers en bande originale. Enfin, rebelle mais pas trop, juste le week-end.
Le temps adulte, de grandes enjambées, pour fuir ou pour avancer le plus loin possible ? On dirait un peu monsieur Hulot, vous trouvez pas ? Moi, je l'aime bien monsieur Hulot. Sauf que quand il allait quelque part, ça devait tout de même puer un peu la pipe, non ?
Enfin, avant de tomber dans le trou, l'espoir de tout balancer et de partir en vieux loup de mer sur un bateau à voile, loin, longtemps. Tiens, je fume encore la pipe ! Faudrait que je m'arrête avant de commencer. Et que je raconte tout ça dans des histoires...
Alban Lecuyer
Ce n’est pas chez moi et pourtant je suis là, allongé sur le canapé avec mon appareil. Puisque rien de tout cela n’est réel, j’ai pris la liberté d’incruster dans l’image des bouts de moi, de gens, tous ceux qui me composent. Ainsi celui qui prend la pose me ressemble, je pourrais être lui, je le suis parfois. William Klein disait à un inconnu dans la rue : «En te regardant je me vois». J’ajoute : «En me regardant je vois souvent un autre.»
Le reste du temps je suis photographe pour des quotidiens et des revues indépendantes (j’observe mes contemporains) ou je donne un cours sur l’histoire de la photographie (ce sont alors les étudiants qui me dévisagent).
Sophie Spandonis ( II )
suspens ou déséquilibre relatif
réalisée sans trucage
http://www.sophiespandonis.com/
( I )
Février 2006
Sophie Spandonis est née à Paris XIe et vit à Paris XIe, ce qui la destinait sans doute à écrire pour une revue baptisée Rue Saint-Ambroise. Si un jour elle tombe sur une galerie dénommée Rue de la Roquette ou Avenue Ledru-Rollin, elle exposera peut-être quelques photographies. Et si d’aventure, au hasard de ses promenades, elle découvre une salle de spectacle répondant au nom de Boulevard Richard-Lenoir ou de Place Léon Blum, elle osera peut-être quelque performance dansée. Plusieurs fois par an, elle franchit le périphérique pour se rendre à l’aéroport et s’oblige à gagner des destinations lointaines, plein est ou plein ouest, parfois au sud, jamais au nord, pour éprouver le plaisir de redécouvrir ensuite le XIe d’un œil neuf. On peut parler d’un cas assez rare de onziémite aiguë. Le virus ne se transmet pas par le web.
23.11.08
Frédérique Trigodet
28.8.08
Léna Ellka
Pourquoi ? Possibilité de déborder de la réalité sans que personne n'y trouve rien à redire.
Aime observer les humains pour imaginer leurs vies, et d'autres vies aussi.
Quoi d'autre ? Aime la typographie, les mots, les accents et les dictionnaires.
Et puis ?
Se perd beaucoup, partout.
Autre chose ?
Non, rien. Ou plutôt si, allez voir sur http://lenaellka.hautetfort.com/
9.7.08
Lionel Bénard
8.7.08
Iris Baty
J’ai bien failli me la faire ôter. J’ai depuis toujours cette excroissance dans mon cuir chevelu qui sous les doigts me répugne. Qui chez le coiffeur se prend sans cesse dans le peigne.
J’avais peur de cette protubérance. J’en avais honte. A chaque fois que S. me passait la main dans les cheveux, je m’immobilisais, j’attendais qu’il ait fini son inspection et passe à une autre partie de mon corps.
Un jour, la main s’arrêta inquiète, les doigts commencèrent à palper cette partie de mon anatomie. Je devinais la cause de leur tâtonnement interrogatif. La voix accompagna le geste. « Qu’est-ce que c’est ? » Je répondis, mal assurée : « Je ne sais pas… » S. éclata de rire : « Mais c’est ton cerveau ! » Je devins cramoisie. S. continua d’un ton docte : « Tu sais après Hiroshima… » Ca y est, on touchait le fond. « Eh bien certains enfants dont les parents avaient été irradiés ont eu leur cerveau qui se développait à l’extérieur de leur crâne. J’ai vu des photos. Ca me fait penser à ça ton truc. » Sur le moment, j’ai trouvé cette plaisanterie de mauvais goût.
Je fus totalement rassurée sur les sentiments de S. lorsqu’il m’avoua : « Tu sais que je suis tombé amoureux de toi le jour où j’ai touché ton cerveau. » Depuis, lorsqu’il a la main dans mes cheveux, je lui demande s’il peut me le caresser. Et comme il tâtonne, je rouspète : « Oh, ne fais pas semblant de ne pas le trouver ! » Il s’exclame taquin : « Il est tellement petit ! »
Quel hasard que ce morceau de moi plaise à quelqu’un ! Qu’il ait un sens. Une raison d’être. Une place. Maintenant, pour rien au monde je ne le ferais ôter.
Julien Thèves
7.7.08
Dominique Raze
1.3.06
Naïri Nahapétian et ses personnages
19.2.06
max marcuzzi
14.2.06
isabelle Barat, en... sténopé
Je me disais : " Je lui poserai des questions. Elle me racontera sa vie, ses déboires, ses rêves, sa famille. "
Je me disais : " Laisse venir, on verra. Ne planifie pas. "
En fait, ça s’est passé très simplement, très étrangement. Isabelle est arrivée chez moi avec son grand sourire, ses pommettes hautes, sa tignasse blonde, son " baluchon ". C’est elle qui appelle ça comme ça, " mon baluchon ". Elle m’avait envoyé un mail, la veille : " Je prépare mon baluchon, sinon j’emporte toute ma maison avec moi. " En réalité, c’était une serviette en plastique transparent, remplie d’objets. Chez Isabelle, le baluchon est un concept. C’est aussi cette voiture miniature – tendance coquille de noix - où elle imaginait, petite, devoir emporter l’essentiel pour sa vie d’adulte. Pendant que d’autres comptaient des moutons pour s’endormir le soir, elle, remplissait mentalement des arches de Noé de la taille d’une coquille de noix. Tri sélectif. Ascèse spirituelle de fillette. Le baluchon, c’est encore ce sac à dos en toile qu’elle portait sur le dos, quand elle est partie marcher, en Ecosse, l’été dernier. Dedans, il y avait un grand cahier vert et noir rempli de notes en anglais, de graffitis, de collages. " Ce dont j’ai besoin, je l’ai sur moi. Le reste ne compte pas. "
Ce qui compte, ce qui ne compte pas.
Elle me montre un agenda jauni, de la taille de mon petit doigt, qui a appartenu à sa grand-mère. Toutes les pages sont vides, sauf la date du 17 mai 1984 : " Mon pauvre François ", avec, en contrepoint, la photo du grand-père défunt. Une année de pages blanches et trois mots. " Tu vois, pour moi l’écriture, c’est ça. Ce qui a impérativement besoin d’être là. "
On a fait du café. Posé le réveil matin à côté du canapé, pour se chronométrer. Une idée d’Isabelle. Ce jour-là, c’est elle qui posait les règles et moi, je suivais. Elle marchait en parlant, vivante et enjouée. Et moi, sur la table, je voyais s’étaler des bribes de sépultures, des fragments de pierre tombale, des os, un vieux livre de Dracula.
Elle me dit : " J’ai fait un travail sur les cimetières. " Rien de macabre pourtant dans sa voix. " J’ai longtemps gardé un fémur chez moi. C’est arrivé par hasard. J’accompagnais ma grand-mère au cimetière, et l’on traversait un endroit où ils changeaient les concessions arrivées à terme. J’ai tiré sur un petit bout de truc qui dépassait du sol, tiré encore, par curiosité, et je me suis retrouvée avec un fémur dans la main. On fait quoi, dans ce cas ? Un os humain, c’est précieux, ça ne se jette pas comme un vieux déchet, comme un rien. Prise au dépourvu je l’ai mis dans mon sac, j’avais un sac à main très chic ce jour-là, et je l’ai ramené chez moi. "
Je l’imagine dans le métro, avec son sac à main très chic et son fémur humain. La gardienne. Souriante, blonde. Imprévue. Gardienne de quoi ?…
Mes yeux tombent sur les photos de balayeurs qu’Isabelle avait prises à Londres, deux ans plus tôt.
Gardienne de quoi ?
… De ce qui reste, peut-être, quand le balayeur est passé. Grains de poussière imaginaire.
Il y avait encore mille autres objets. Un petit âne en peluche, un exemplaire d’Alice au pays des merveilles, une carte de visite de l’agence Bob, créée avec une amie : " Résultat garanti, mais pas forcément celui attendu ". Une vieille plaque de journal, des ailes d’ange en céramique trouvées dans un champ, des sténopés. Beaucoup de questions à poser, de pistes à dérouler. Mais tout s’est emballé : ma fille qui s’était réveillée, André qui me rappelait un rendez-vous place des fêtes où il était question de crêpes… Isabelle a aussitôt rangé ses objets, bises, sourire, et hop ! disparue. Sur le moment, j’étais un peu frustrée. Mais au fait, je sais même pas l’âge qu’elle a ! Ni ce qu’elle a écrit, publié, ses projets, ses emmerdes… Toutes les questions qu’on pose d’habitude, quand on veut connaître quelqu’un, quoi ! La détective de l’agence Bob m’avait filé entre les doigts. Et puis, sur le chemin, la sensation est passée. La petite babillait dans sa poussette, il faisait frais, mais pas plus que ça. J’ai pensé : c’est comme ça. Elle m’a donné ce qu’elle voulait donner. Montré ce qu’elle voulait montrer. Ni plus ni moins. Ombres, clartés. Comme ses sténopés qu’elle avait développés – des photos écrasées de lumière où le sujet (mais c’est quoi, le sujet, au fait ?) reste dans le noir, et où l’on voit ressortir, étrangement, quelques griffures du mur, taches de peinture que l’on n’aurait pas discernées à l’œil nu. Mais après tout, c’est quoi, l’essentiel ? Ce jour-là, c’est Isabelle qui a réglé la focale. C’est elle qui m’a dit : " Voilà. La tache de peinture sur le mur. Des ailes d’ange dans un champ d’Hénouville. Un petit morceau d’os. Pour moi, ça compte. Et je te montre ça". Quelques traces, griffures de temps sur l’os, et beaucoup de mystère.
Isabelle Renaud
Françoise Malène contre toute attente
Voit dans l’enfance une mauvaise passe
Dort beaucoup. Aime ça.
La question de l’ordre ou plutôt du désordre qui s’installe avec elle dans chaque pièce lui apparaît vite cruciale : le monde serait-il sans cesse à ménager ?
Elle perd énormément : des gants, des parapluies, des sacoches, des clefs et même son manteau.
Parfois on les lui rapporte.
Elle en est reconnaissante et gênée.
Dans sa poche, il y a toujours des petits bouts de mouchoirs en papier qui à force se délitent ; quand elle sort une clef de sa veste ou une carte, ils tombent par terre ou, chez le médecin, sur la moquette. Comme il serait encore plus gênant de se baisser pour les ramasser, elle les laisse-là mais se demande toujours ce qu’ils font, les autres, de leurs kleenex pour qu’ils ne s’en aillent pas ainsi en morceaux.
Parfois ce sont des bouts de vie, morceaux fripés du temps qu’elle laisse choir sur la feuille.
Il faut être juste : elle reçoit aussi beaucoup, et avec plaisir, surtout ce qui est immérité. Ainsi, elle doit son nom au tango à Malena bien qu’elle soit incapable de danser et surtout le tango.
Assez tôt, elle a séjourné en Grèce antique, puis dans d’autres contrées lointaines. Comme si on pouvait s’y payser.
Ici, elle travaille.
Fait la cuisine.
Boit du bon vin en compagnie.
Elle n’a pas pensé à construire.
En ce moment, elle marche beaucoup.
Elle aime l’œil.
Lionel Dax, en mots clés
Isabelle Renaud et les choses brillantes
Un sac en cannettes de bière, huit ans de sa vie en Afrique, trois mois en Bolivie après un diplôme de journalisme, reportage sur la coca.
Des choses brillantes dans une boîte à thé, les choses brillantes sont jolies, la boîte de fer aussi, les choses brillantes viennent de son enfance, certaines lui ont été données par sa grand-mère, elle les avait oubliées, c’est une nouvelle enfant qui les a découvertes, qui les met, les enlève, les met, les enlève.
Un code de la route, conduire, pouvoir aller partout n’importe quand.
Un air de piano pour rire, romans roses à l’eau, bâton trempé dans l’eau sucrée, freezer, sucer, pas de goût mais c’est frais mais ça ne rapporte pas mais l’argent ça brille moins que les choses brillantes. Volets tirés contre l’herbe rase, le yaourt rose est sur la table basse, pas de morceaux, faire des crêpes à l’huile ou bien dans le beurre. Cheval-lou, mariée sur un tape-cul dans un jardin d’enfants,
balance-toi tout en haut de l’arbre,
patte de chat patte de chat patte de chat
ibarat
12.2.06
Sophie Coiffier
2. C’était par une belle journée d’été, par un ténébreux après-midi d’automne, c’était passé midi, de l’autre côté d’un pont, c’était autour de la vallée, au bout du chemin, que j’ai compris qu’il ne s’était rien passé encore.
3. Un kilo de chair à saucisses, 5 tomates à farcir, un sachet de riz, des céréales pour le petit-déjeuner, des yaourts, de la salade, des mensonges, des hontes, des surprises en forme de cornet bleu pailleté.
4. Attendez ! Je vous l’emprunte une seconde :
« Je ne suis jamais né(e) ».
Merci.
11.2.06
Antoine Dole, crayon
Né à Bled City, capitale de Nowhere, quelque part en Savoie. Par accident peut être. L’enfance se passe paisiblement sur un rayon de deux kilomètres autour de la maternité, jamais bien loin du point d’impact. La vocation très vite : « Quand je sera grand, je sera crayon ». Au lycée, prof de français veut faire plier « ta façon d’ecrire n’est pas assez académique pour que tu deviennes un jour ecrivain, oublie ça », sèche donc les cours et découvre alors la littérature contemporaine, comment tout peut être fractionné, brisé, reconstruit ensuite, autour du message, les mots comme une matière malléable et organique à soumettre à son propre langage. Découvre dans le rap une inspiration supplémentaire. Découvre dans le quotidien plein de choses qui l’empêchent de se taire. Alors écris. Un recueil de nouvelles puis un premier roman publié récemment. Des textes pour des groupes de rock et de rap. Et puis là, à 24 ans, termine son deuxième roman, cherche un éditeur qui soit le contraire de ce qu’on entend.
Dans la liste des mots qu’il consigne dans son petit carnet on peut trouver : absurde, risotto, invraisemblable…
Son site internet : www.ADnonyme.net
10.2.06
Pablo Krantz aux mille métiers
Sophie Spandonis, onziémiste
http://www.sophiespandonis.com